Melitaea didyma

Melitaea didyma (Esper, 1778) : la mélitée orangée

Cette espèce est facile à identifier si on a la possibilité d'observer le verso des ailes, qui combine les critères suivants :

- couleur de fond blanche uniforme,
- nervures blanches qui recoupent les dessins noirs et oranges,
- 2 bandes oranges discale et submarginale, soulignées de tirets noirs,
- la bande orange submarginale ne porte pas de points noirs, ce qui fait la distinction avec M. cinxia qui a un verso semblable.
Si le verso est très stable, le recto est beaucoup plus variable.

Chez le mâle, la couleur de fond est orange vif uniforme. Les dessins noirs sont assez épais et arrondis, plus réduits sur les ailes postérieures, et ils laissent les aires postdiscales libres. Les lunules submarginales noires sont en forme de croissant épaissi.
Le recto de la femelle est beaucoup plus variable. Certaines sont assez semblables à un mâle, mais les dessins noirs peuvent aussi être plus épais et étendus, et les ailes antérieures peuvent avoir une couleur de fond qui tire sur le gris, au point de contraster fortement avec les ailes postérieures.

La mélitée orangée est présente dans une grande partie de la France, elle est commune dans le Midi, mais absente du Centre au Nord et jusqu'en Bretagne. On la rencontre dans des biotopes de prairies, garrigues, coteaux secs... La chenille se nourrit de Plantains et diverses Scrophulariacées. 

En Cerdagne (Pyrénées Orientales), une espèce proche vient d'être très récemment découverte : Melitaea ignasitii, un taxon hispanique auparavant assimilé à M. trivia, une espèce désormais répandue des Balkans à l'Orient. L'imago est assez semblable, le verso se distingue principalement par la forme des lunules submarginales, mais la chenille est bien différente et consomme des plantes du genre Verbascum.

Melitaea cinxia

Melitaea cinxia (Linnaeus, 1758) : la mélitée du plantain 

Cette mélitée très répandue (présente partout en France sauf en Corse et dans le Nord) est assez facile à reconnaître. Au recto, les ailes ont une couleur de fond brun orangé uniforme, et des dessins noirs qui forment un carroyage régulier. Sur les ailes postérieures, les taches oranges postdiscales portent en leur centre un point noir. Ce critère est quasiment distinctif de l'espèce, toutefois certaines M. phoebe peuvent (rarement) avoir quelques points noirs, et Euphydryas aurinia en a systématiquement, mais ces deux espèces sont plus vivement colorées. M. cinxia est également plus petite, surtout par rapport à M. phoebe.  

Au verso, on retrouve des dessins ayant globalement la même structure que chez M. didyma et M. phoebe, avec une couleur de fond blanche, et 2 bandes orangées bordées de dessins noirs. Mais M. cinxia s'en distingue par la présence d'une série de points noirs dans la bande orange postiscale, alors qu'il y a des taches orange chez M phoebe et rien chez M. didyma.

Comme son nom l'indique, les chenilles de cette espèce se nourrissent de plantains. On va donc la rencontrer dans une large gamme de milieux herbeux où les espèces de ce genre largement répandu vont être présentes. Selon les régions, il y a 2 ou 3 générations par an.

Melitaea diamina

Melitaea diamina (Lang, 1789) : la méliée noirâtre, le Damier noir

C'est peut-être la mélitée la plus facile à reconnaître, tant au recto qu'au verso. Le dessus des ailes antérieures est parcouru d'un carroyage noir sur fond orangé, semblable aux espèces du (sous) genre Mellicta. Le dessus des postérieures est lui largement envahi de noir, au point de faire quasiment disparaître la couleur orange chez les mâles les plus sombres. Les papillons des Pyrénées font toutefois exception (sous-espèce vernetensis), ils sont plus clairs et ressemblent à M. athalia. Le verso y reste caractéristique, avec un fond blanc-crème, des nervures sombres, et 2 bandes brunâtres dont la postdiscale qui forme des pointes dirigées vers la marge le long des nervures et dont les celules portent des points noirs.

Cette espèce est typique des zones humides, marais, fossés, bords de cours d'eau. Les chenilles se nourrissent de valérianes. Elles est largement répandue dans les massifs montagneux du centre et de l'est, mais plus localisées en plaine et  absente d'une moitié ouest du pays à part quelques rares isolats.

Melitaea phoebe

Melitaea phoebe (Denis et Shiffermüller) : la mélitée des centaurées

Synonyme : Cinclidia phoebe 

Cette grande mélitée est potentiellement présente presque partout en France, il n'y a que dans le Nord et la pointe de Bretagne où elle est absente. 

Le verso est assez caractéritique. Il porte les caractéristiques du sous-genre Melitaea, avec une couleur de fond de l'aile très blanche, une bande orange basale biscornue, et des nervures qui ne sont pas surlignées de noir et qui divisent les dessins noirs et la bande submarginale dans laquelle elles délimitent des quartiers. Cette bande constitue la caractéristique principale de l'espèce. Sa couleur de fond est orangée claire, et au centre de chaque quartier se trouve une tache rouge-orangé. L'ensemble fait penser à un chapelet d'oeufs au plat !  On retrouve ces "oeufs au plat" chez M. dejone et certains individus contrastés de M. athalia, mais ces espèces appartiennent au sous-genre Mellicta, qui a un verso globalement différent, et notamment des nervures noires.