Coenagrion caerulescens

Coenagrion caerulescens (Fonscolombe, 1838) : l'agrion bleuissant

 

C'est quasiment un jumeau de C. scitulum, dont il se différencie par quelques détails d'ornementation et par la forme du pronotum de la femelle. Il est toutefois beaucoup plus rare que son semblable. C. caerulescens ne se rencontre que sur le pourtour de l'ouest du bassin méditerranéen (de l'Italie au Portugal et du Maroc à la Tunisie). Il est inféodé aux eaux courantes peu profondes, sources, suintements, ruisselets, et  marges de plus grands cours d'eau, dans des biotopes chauds souvent riches en végétation. 

 

En France il n'est présent que sur le pourtour méditerranéen, du sud des Alpes aux Corbières, basse vallée du Rhône, vallée de la Drôme, et il est très rare en Corse. Ses populations sont fragmentées et peu abondantes. 

 

Je ne l'ai vu que dans le Sud de l'Ardèche.  

 

Ceriagrion tenellum

Ceriagrion tenellum (Villers, 1789) : l'agrion délicat

Cette espèce est l'unique représentant de son genre en France. Le mâle est aisément reconnaissable : son abdomen est entièrement rouge, ce qui est unique parmi nos Zygoptères, et son oeil est également rouge ainsi qie les pterostigma. Le dessus du thorax est brun uniforme, sans bande antéhumérale marquée.
La femelle a un abdomen panaché de rouge et de noir, dans des proportions variables, et peut ainsi être confondue avec Pyrrhosoma nymphula. La coloration de l'oeil est un critère de disticntion facile : celui de Ceriagrion est uniforme, tandis que l'oeil des Pyrrhosoma est strié horizontalement de noir. La coloration du dessus du thorax est aussi un critère facile, avec la présence (Pyrrhosoma) ou l'absence (Ceriagrion) de bande antéhumérale rouge. 

Ceriagrion est une espèce localisée sur des milieux d'eau stagnante de petite taille : marais, mares, petit ruisseaux. Je l'ai rencontrée surtout sur des complexes de mares au sein de landes à bruyère, dans le Poitou et dans la Marne. Elle est présente dans presque toute la France à l'exception de l'extrême nord, la majorité de la Lorraine, les Alpes et le Jura.


Pyrrhosoma nymphula

Pyrrhosoma nymphula (Sulzer, 1776) : la petite nymphe au corps de feu

Derrière ce nom vernaculaire charmant se cache un des zygoptères les plus répandu de notre faune, même s'il n'est pas particulièrement abondant sur ses stations. 

Mâle et femelle ont une grande partie du corps de couleur rouge vif, et il ne peuvent être confondus qu'avec une seule autre espèce ayant cette couleur, Ceriagrion tenellum. Le mâle de Ceriagron n'a quasiment pas de dessins noirs sur l'abdomen et se distingue ainsi des Pyrrhosoma, qui en ont toujours sur les derniers segments de l'abdomen. La femelle Ceriagrion est beaucoup plus variable de ce point de vue, avec une partie de l'abdomen noire, et elle peut ressembler fortement aux Pyrrhosoma. Mais ces derniers ont des yeux rouges en partie supérieure, jaune en bas, avec 2 traits noirs horizontaux, alors que Ceriagrion a des yeux rouge uni. 

 Vous pourrez rencontrer P. nymphula au bord d'une grande variété d'étendues d'eau calmes, de la plaine jusque vers 1000m d'altitude. C'est une espèce précoce, qui fait partie des premières à émerger au printemps. 

Erythromma lindenii

Erythromma lindenii (Selys, 1840) : Agrion de Vander Linden ; Naïade aux yeux bleus

 Autant les deux autres espèces du genre présentes en France (E. najas et viridulum) sont semblables, autant celle-ci est différente, et peut être facilement confondue avec un Coenagrion ou un Enallagma

 En effet, le mâle est bleu et noir, sans les yeux rouges caractéristiques des deux autres espèces. Au contraire, ses yeux sont bleu vif uniforme. Sur le dessus de l'abdomen, on trouve successivement : 
- le 2e segment, orné d'un dessin noir évoquant un calice vu de profil 
- les segments 3 à 6 ont un dessin en forme d'as de pique effilé caractéristique,
- S7 et S8 sont noirs
- S9 bleu, et S10 presque entièrement bleu.
On peut rajouter dans les critères distinctifs, des taches post-oculaires (derrière les yeux) bleues, etroites et se rejoignant souvent pour former un trait, et sur les cotés du thorax des sutures partiellement soulignées de noir.

La femelle est comme souvent moins caractérisée. Dans de bonnes conditions, on pourra noter que le thorax et les premiers segments sont jaunâtres, le milieu de l'abdomen bleu clair, et l'extrémité brunâtre. Le dessus de l'abdomen est presque entièrement noir.

Cette espèce affectionne les cours d'eau lents, ou les zones plus calmes des rivières, où le mâle patrouille rapidement à ras de la surface de l'eau. On pourra aussi repérer les tandems posés sur la végétation émergente pendant que les femelles pondent dans la partie immergée des végétaux.

Erythromma viridulum

Erythromma viridulum (Charpentier, 1840) : la Naïade au corps vert

A première vue, cette espèce est un sosie de E. najas. De plus, les deux ont une aire de répartition semblable (viridulum est plus présent vers le sud), fréquentent les mêmes biotopes et ont un comportement voisin...

L'observateur devra donc être attentif pour les différencier. Je résumerai ici les différences les plus évidentes, déjà exposées dans l'article consacré à E. najas

- E. viridulum est de stature plus frêle,
- Le mâle a des bandes antéhumérales en général complètes, tout comme la femelle, 
- Il a également un X noir sur le dessus du 10e segment,

Je trouve cette espèce plus rare que E. najas. Je ne l'ai jamais rencontrée sur les étangs de Lorraine  que je fréquente, et je ne l'ai contactée qu'une seule fois, sur un bras mort de la Loire.