Boyeria irene

Nom complet : Boyeria irene (Boyer de Fonscolombe, 1838)
Nom vernaculaire : aeschne paisible, spectre

C'est une espèce discrète, tant par son comportement que par sa coloration.

 C'est une espèce d'eaux vives, qui fréquente les petits cours d'eau frais jusqu'aux grandes rivières, tant qu'elles ont conservé un aspect naturel. La larve grandit au sein des amas de racines des végétaux rivulaires, et on pourra retrouver les exuvies le long de troncs, sur des branches basses ou sur des bois flottés qui dépassent au-dessus de la surface. Elle est présente dans la majorité de la France, à l'exception du nord et de l'est au delà d'une ligne Rouen-Reims-Besançon. Elle est cependant bien plus commune dans le Midi. 
Même là où elle est établie, elle n'est pas évidente à repérer. En journée, les mâles patrouillent inlassablement le long des rives ombragées, suivant un circuit ponctué de points d'arrêt où ils font un bref sur-place, à la recherche des femelles. L'observateur ne verra qu'une silhouette furtive qui traverse les tâches de lumière qui filtrent à travers la végétation avant de disparaître dans la pénombre. Le photographe fera une crise de nerfs avant d'avoir pu en faire un cliché correct !
L'activité de recherche de nourriture est principalement crépusculaire, et à cette occasion Boyeria peut être attirée par les lumières des habitations. Après cette phase de nourrissage, elle ira ensuite se poser. Si c'est sous un pont, elle pourra être facilement repérée. Si c'est dans la végétation, sa livrée panachée de nuances de brun lui assure un camouflage parfait. 

Après plusieurs tentatives pour essayer de la photographier au vol le long de cours d'eau du Périgord, c'est finalement dans l'Herault, au bord de la Buèges, que j'ai pu saisir un individu que j'ai vu se poser dans un buisson. Si je ne l'avais pas vu faire, je serais passé à coté sans l'apercevoir tant il est mimétique.