Aeshna mixta

C'est une petite aeschne typique de la fin d'été, en plaine et dans les régions de moyenne altitude. Comme chez d'autres espèces, les immatures vont s'éloigner de leur site d'émergence pour une période de maturation, avant de revenir à proximité des plans d'eau pour s'accoupler. Ils y seront visibles à partir du mois d'août, et jusqu'aux gelées significatives. En Lorraine, on peut ainsi la voir au moins jusqu'en octobre, avec Sympetrum striolatum. 

 C'est une espèce de coloration discrète. L'abdomen du mâle est essentiellement brun sombre, avec des tâches bleues (4 tâches allongées par segment au milieu de l'abdomen), et une tâche jaune en forme de T ou de clou sur le dessus du 2e segment. Contrairement à A. cyanea, les derniers segments de l'abdomen portent deux tâches bleues séparées, et pas une seule tâche occupant toute la largeur du segment. La femelle a le même schéma de coloration, avec des nuances encore plus ternes (fond brun et tâches tirant sur le vert) et un abdomen plus épais.

 

Aeshna affinis

Cette petite aeschne est une espèce plutôt méridionale. Vers le nord elle est sporadique, migrant à la faveur d'étés chauds.

Le mâle est de la même taille que l'aeschne mixte, il s'en différencie par sa coloration plus vive. L'abdomen est brun sombre avec des tâches toutes bleues, sans "clou" jaune sur le 2e segment, le thorax est vert vif sur les cotés, et les yeux d'eun beau bleu. Il ressemble à un Anax imperator en réduction, sur photo et sans élément permettant d'évaluer la taille il est facile de les confondre. Les cotés  du thorax de l'aeschne ont des sutures soulignées de brun et le bleu de l'abdomen est plus fragmenté en taches. La femelle est fort semblable à celle de l'aeschne mixte.

Cette espèce apprécie les plans d'eau de petite taille,  les mares temporaires, les lacs à niveau variable... mais peut se rencontrer partout. Le mâle territorial fait de longs vols stationnaires, ce qui aide bien le photographe !

J'ai rencontré cette espèce dans des lieux variés : Aveyron, Argonne, Vienne (réserve du Pinail), milieux dunaires du Pas de Calais... c'est de ce dernier endroit que provient la photo d'une femelle androchrome ( avec des couleurs proches de celle du mâle).

 

 

 

Aeshna cyanea

Cette espèce est la plus répandue des Aeschnes. En effet, elle a la capacité de se développer dans des biotopes où les autres membres de sa famille ne vont pas, voire aucune autre libellule. Ce sont par exemple des mares forestières, des ornières, des bassins d'agrément, fossés, bacs de décantation d'eau de ruissellement... On la trouve également dans des milieux plus classiques et accueillants ! 

Son nom est trompeur, car elle est loin d'être l'espèce du genre qui a la coloration bleue la plus développée. 

 Pour l'identifier, il faut regarder le dessus des derniers segments abdominaux. Alors que sur les premiers segments les taches de couleur sont disposées par paire (une à droite, une à gauche), au bout de l'abdomen ces taches sont fusionnées et occupent toute la largeur du segment. C'est assez facilement visible chez le mâle, d'autant plus que ces taches fusionnées sont bleues et contrastent avec la dominante verte de l'abdomen. C'est bien plus discret chez la femelle qui est uniformément verte et brune. 

Cette très belle libellule émerge en début d'été, et se rencontre jusque tard en saison, aux premières gelées. Après l'émergence elle s'éloigne de l'eau pour une période de maturation et n'y reviendra que pour la reproduction. On peut ainsi croiser des individus en partouille le long d'allées forestières ou de haies, très loin de tout cours d'eau ou plan d'eau. 

Une fois revenu à l'eau, le mâle patrouille inlassablement son territoire, en faisant du sur place aux endroits stratégiques. La femelle, comme toujours, est beaucoup plus discrète et dure à observer.